Dislocation panoramique

2020
Collaboration Lucie Watt, Herka Bububot, Peehee R.R. O'Tea

Extrait de presse du journal : "L'art comme voie"

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Au premier coup d'oeil, Dislocation panoramique interpelle. Transparente et graphique, elle emmène le spectateur dans un imaginaire de grands froids,de paysages glacés qui enchevêtrent glaciers, terres brûlées par le gel et ciels diaphanes. Pourtant, ce n'est pas en tant qu'oeuvre objet que Dislocation panoramique est le plus marquante, mais en tant qu'oeuvre outil. Contrairement aux loupes qui grossissent un détail et rendent flou tout le monde alentour, Dislocation panoramique est conçue pour brouiller l'ensemble des perspectives. Disjoindre ce qui est lié par la nature et joindre ce que la nature a séparé, inverser les ordres, agglutiner des textures d'apparences diverses, c'est ce que se propose de faire Dislocation panoramique en constituant, entre nos yeux et le monde, un facétieux écran, une disloupe. Ainsi, sous des abords d'oeuvre réaliste proche de la nature - qu'une première analyse rapide classerait parmi les réalisations du landart figuratif - Dislocation panoramique se révèle une oeuvre outil qui amène à l'antinature. En s'appuyant sur les phénomènes de diffraction et réfraction, les trois artistes rappellent que la matière est onde : en modifiant les ondes émises et réfléchies par la matière du monde, la disloupe modifie notre perception de cette matière et qui sait, modifie alors, dans une autre réalité, la matière elle-même.